La Pleine conscience correspond à un état dans lequel l’individu est « pleinement présent dans le moment, centré sur la réalité de la situation, en la reconnaissant et en l’acceptant pour ce qu’elle est.
Les caractéristiques de cet état intègrent divers aspects de régulation attentionnelle :
- L’attention soutenue permet d’être « pleinement présent dans le moment », focalisé sur un point unique de conscience (la respiration comme point d’ancrage, par exemple) en se désengageant des pensées et émotions portant sur l’objet observé ou de pensées discursives non-pertinentes.
- L’attention contrôlée permet d’ « observer la réalité du moment présent », le pratiquant percevant les caractéristiques objectives de sa situation sans élaborer de jugement sur celle-ci (implications potentielles, interprétations hypothétiques ou activités réactionnelles). Ainsi dans l’expérience, les pensées et les émotions qui parviennent spontanément à la conscience sont observées pour ce qu’elles sont, sans jugement ou interprétation de celles-ci.
- L’attention diffuse permet de « reconnaître et accepter la situation pour ce qu’elle est », le pratiquant restant ouvert à l’expérience de façon à ce que toute information disponible soit observée intentionnellement et sans attachement à un quelconque point de vue ou résultat. Il n’y a pas de tentative de changement ou d’échappement, ni de maintien ou de prolongation, de quoi que ce soit. Le méditant reste ouvert et disponible pour observer la présence de chaque pensée ou émotion lors de sa survenue, comme de sa disparition. La pertinence ne porte pas sur les idées ou les croyances préconçues, mais sur le fait de porter son attention à toute information disponible.
La Pleine conscience semble donc refléter un type de capacité méta-cognitive dans laquelle le méditant à la capacité d’observer ses propres processus mentaux, c’est-à-dire percevoir ses pensées ou ses émotions comme des événements mentaux, qui n’ont pas plus de valeur ou d’importance que ce que le pratiquant leur permet d’avoir. La validité ou la pertinence des pensées et des émotions n’est pas automatique. Les états émotionnels ne sont plus « plaisants » ou « déplaisants » par eux-mêmes, mais ils sont observés comme des événements mentaux. Cette pratique favorise l’amélioration de la tolérance émotionnelle et la diminution de la réactivité émotionnelle. Les situations sont abordées avec la même conscience objective, les événements n’ont pas de valeur par eux-mêmes autre que celle qu’on leur permet d’avoir.
Ainsi, en plus des capacités de régulation attentionnelle, la pleine conscience peut être conceptualisée comme un ensemble d’attitudes et une tendance générale à l’orientation et à l’approche de l’expérience.