La Pleine conscience présente des preuves d’efficacité comme approche de réduction du stress dans la population générale. Elle est maintenant utilisée pour apprendre à gérer par soi-même le stress et la détresse émotionnelle associée de façon habituelle à diverses maladies chroniques, et comme une approche psychothérapeutique pour plusieurs troubles psychologiques :
- Dans la douleur chronique, la Pleine conscience permet une réduction de la détresse émotionnelle, des symptômes psychologiques et de l’incapacité fonctionnelle. Ces bénéfices sont stables jusqu’à quatre ans après la prise en charge.
- La Pleine conscience est efficace pour minorer le stress, l’anxiété, la dysphorie dans la population générale, et elle améliore l’empathie, le sentiment et la capacité de contrôle personnel
- La Pleine conscience aide les patients souffrant de différents cancers. Les résultats montrent une réduction respective de 65 % de la perturbation de l’humeur et de 35 % des symptômes de stress, le temps de pratique de la méditation étant corrélé aux bénéfices éprouvés.
- La pratique de la pleine conscience combinée à la thérapie cognitive réduit de moitié le taux de rechute dépressive pour les personnes ayant présenté trois épisodes ou plus.
Indications et les contre-indications de la Pleine Conscience
Certaines indications spécifiques peuvent être également soulignées :
- Prévention de rechutes dépressives,
- Gestion du stress, de l’anxiété chronique, de l’insomnie,
- Gestion de l’impulsivité (accès de colère, crises de boulimie),
- Gestion de la douleur chronique,
- Gestion de la détresse face à la maladie chronique, à un handicap
- Amélioration du perfectionnisme excessif.
- Apaiser son sommeil
- Lutter contre une dépendance (addictions tabacs, alccol, drogues, …)
- Se libérer des phobies
- Gagner en confiance
- Apprivoiser les traumatismes de l’enfance
- Apaiser les tensions de couple et instaurer l’harmonie dans le foyer
- Désamorcer les conflits au travail
Du fait de l’engagement nécessaire en temps de pratique, en ressources attentionnelles et en implication personnelle, certaines conditions peuvent nécessiter une prise en charge préalable à la pratique de la mindfulness et une entrevue avec un spécialiste (psychologue, psychiatre, médecin formé) est alors profitable. C’est notamment le cas pour les difficultés suivantes :
- Dépression en phase aiguë,
- Troubles de l’attention,
- Attaques de panique récurrentes,
- Trouble bipolaire non stabilisé,
- Troubles psychotiques (hallucinations, délires),
- Etats dissociatifs ou psychologiques aigus (abus physiques, émotionnels ou sexuels).
Liens entre Pleine conscience et psychothérapie
La pleine conscience s’intègre directement à différentes formes de psychothérapies, comme la thérapie cognitive basée sur la pleine conscience (Mindfulness-Based Cognitive Therapy, MBCT) ou l’entraînement à la gestion du stress basée sur la pleine conscience (Mindfulness-Based Stress Reduction, MBSR). D’autres interventions font référence à la pleine conscience, comme la thérapie d’acceptation et d’engagement (Acceptance and Commitment Therapy, ACT), la thérapie basée sur la compassion (TFC) (Voir thérapie basée sur la compassion et la pleine conscience)
La MBSR favorise l’utilisation de la méditation dans le cadre de la gestion du stress, de l’anxiété et de la douleur chronique. Elaborée par Jon Kabat-Zinn, cette approche se révèle être un outil favorisant un mode de fonctionnement plus apaisé dans la vie quotidienne. Ses indications sont larges et ne visent pas uniquement la pathologie.
La MBCT est une approche qui intègre des techniques de thérapie cognitive avec la pratique de la méditation. Développée par Zindel Segal, John Teasdale et Mark Williams, elle est destinée notamment à prévenir les rechutes dépressives chez les personnes en rémission. En présence d’un état de tristesse transitoire, ces personnes ont en effet tendance à réactiver des pensées et émotions négatives pouvant déclencher une rechute. La MBCT vise la prise de conscience de ce mode de fonctionnement de l’esprit, et favorise la construction d’une nouvelle attitude à l’égard de ces pensées et émotions. Les pensées sont alors vues comme des événements mentaux, indépendamment de leur contenu et de leur charge émotionnelle. Cette approche permet donc de se tenir à l’écart des ruminations négatives et de se déconnecter de la spirale conduisant à la rechute dépressive.